La santé mentale des salariés – et la santé mentale tout court – n’a jamais autant été sous le feu des projecteurs. Il faut dire que la récente crise sanitaire en lien avec la pandémie de covid-19 et l’explosion du télétravail ont fait bouger les lignes dans ce domaine… Objectivement, que nous apprennent les chiffres récents ?
Désignant un état d’épuisement consécutif à une période de stress prolongé, le burn out touche aujourd’hui plus d’un tiers des salariés français, selon une enquête de l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE). Le nombre de cas de burn out a tout simplement doublé en 2021, qui fait office d’année charnière sur ce thème. Ces premières données frappent fort. Loin du fantasme, la détresse psychologique des français au travail est bien réelle.
Sans surprise, les arrêts de travail ont énormément progressé en parallèle. Les arrêts longue durée et l’absentéisme des moins de 30 ans ont même atteint des records entre 2019 et 2022 progressant respectivement de 11,2% et de 50% (AXA, 2023). Les troubles psychologiques et les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont par ailleurs les premières causes des arrêts de travail de plus de 90 jours.
Simultanément, le turn-over n’est pas en reste. D’après le 11ème baromètre de la santé psychologique des salariés français, les intentions de quitter son entreprise augmentent en 2023, concernant 39% des personnes interrogées, le risque de démission étant estimé 2 à 3 fois plus important quand l’état psychique du salarié est affecté par le travail.
Ainsi, pour résumer, selon une étude de Malakoff Humanis cette fois, 1 salarié sur 10 juge actuellement sa santé mentale mauvaise.
En cause ? L’isolement associé à une plus faible fréquentation des bureaux d’une part, la perte de sens que peut faire naître un contexte économique et social incertain d’autre part… Mais aussi des conditions de travail qui se détériorent : rythme soutenu, travail dans l’urgence, abolition des frontières entre vie personnelle et vie professionnelle.
